Lorsque vous recevez un patient pour la première fois, vous avez une opportunité unique de poser les bases d’une bonne relation thérapeutique et de montrer que votre cabinet n’est pas tout fait comme les autres… Alors évitez les erreurs qui suivent :
1- NE PAS DEFINIR LE CONTEXTE
Il est élégant d’avoir un brin de conversation avec votre patient avant de lui demander d’ouvrir grand mais discuter de la météo ne sert pas à grand chose. Essayez plutôt d’expliquer à votre patient ce que vous vous apprêtez à faire et pourquoi vous allez le faire. Car si le patient ne sait pas ce qui va se passer ni pourquoi, il ne retiendra pas les informations pertinentes et n’osera pas poser de questions.
Exemple à éviter :
– « Bonjour. Ouvrez grand. Hmm… Crachez … 23€ SVP. »
– « … »
2- NE FOCALISER QUE SUR LES DENTS
Bien sûr que vous devez examiner les dents de votre patient mais il n’y pas que cela. Vous devez prendre un peu de recul pour examiner l’état de santé général, l’esthétique, les ATM, les muqueuses, le parodonte…
Exemple à éviter :
– « Tout va bien Mme Michu. Vos dents sont en parfait état! »
– « D’accord, mais j’ai les gencives qui saignent Docteur… »
3- N’ANNONCER QUE DES MAUVAISES NOUVELLES
Un nouveau patient est souvent anxieux et se dit intérieurement : « Qu’est qu’il va me trouver ou m’annoncer? » Une énumération catastrophique des éléments négatifs peut facilement décourager le patient. A l’inverse, vous pouvez le surprendre de manière agréable en lui faisant remarquer les points positifs notamment concernant des soins effectués par vos prédécesseurs.
Exemple à éviter :
– « Mme Michu, vos gencives n’ont jamais été entretenues, vos anciennes couronnes sont très moches et mal faites et en plus votre hygiène buccale n’est pas à la hauteur. »
– « Ah bon?!? Pourtant c’est mon beau-frère qui me suivais régulièrement depuis 30 ans avant qu’il ne prenne sa retraite… »
4- UTILISER SON JARGON TECHNIQUE
C’est une règle lorsque vous vous adressez à un patient : « si vous ne connaissiez pas un mot avant la fac dentaire : ne l’utilisez pas! ». Car même si vous voulez paraître savant et intelligent, le patient ne comprendra pas ce que vous essayez de lui communiquer. Il hochera la tête par politesse mais restera hermétique à votre discours. Vous pouvez utiliser le jargon technique avec un autre membre de l’équipe soignante en sa présence mais vous devez, pour lui donner du sens, lui expliquer les choses de la manière la plus simple et la plus compréhensible possible.
Exemple à éviter :
– « Mme Michu, je constate une disparition de la corticale vestibulaire sur la 11 qui va m’obliger à avoir recours à une ROG.
– « Ah bon?… Oui… Euh… »
5- ETRE FREQUEMMENT DÉRANGÉ
Il peut arriver d’être dérangé lors d’une première consultation pour une raison vraiment urgente. Mais si cela devait survenir de manière trop fréquente le déroulement de l’examen et l’intimité de la conversation en seraient perturbés. De plus, les patients aiment avoir l’impression (légitime) que l’on s’intéresse pleinement à eux.
Exemple à éviter :
– « Mme Michu, je pense que… »
– « Docteur? J’ai votre conseiller au téléphone au sujet de nouveaux placements… »
– « Oui, passez-le moi dans mon bureau. »
6- PARLER TRAITEMENT TROP VITE
Cette erreur est la plus difficile à éviter. Lorsque vous repérez quelque chose dans la bouche de votre patient qui nécessite d’être traité, vous devez résister à l’envie de l’expliquer immédiatement au patient sous peine de le priver d’une approche globale. Vous devez suivre et respecter un protocole d’examen clinique complet et exhaustif, puis expliquer votre diagnostic et enfin exposer les options de traitement les plus adaptées et les plus spécifiques.
Exemple à éviter :
– « Ouvrez grand Mme Michu SVP. Ah! Tiens, je vois déjà qu’il vous manque une dent ici. Je vais vous faire tout de suite un devis pour un bridge… »
– « Mais… »
A lire également :
- L’examen des ATM
- Ce que Désirent les Patients
- Maitriser la Communication Non Verbale
- Comment choisir les Bons Mots?
- Comment Accueillir les Nouveaux Patients
Intéressant
A mon sens, tu vas trop vite, la première erreur est de NE PAS ECOUTER le patient.
Ce que tu décris comme « un brin de conversation » est bien plus que cela. Je parle d’un nouveau patient, ce qui semble être le cas dans ton article.
Bref, écouter le patient pour essayer de cerner au plus juste sa ou ses demandes explicites et implicites.
Ceci permettra d’adapter le discours (et parfois même les propositions de plan de traitement) pour être le mieux compris possible par le patient.
Bises
Tchopette !
Cher ami,
Difficile de ne pas être d’accord avec tes arguments! Mais cet article voulait surtout se concentrer sur la partie de l’examen clinique qui, tu as raison de le souligner, doit être précédé d’un entretien clinique savamment mené.
Cela dit, la logique que tu décris est fondamentale pour une communication efficace : d’abord écouter et ensuite parler en s’adaptant à son interlocuteur. Ces notions ont déjà été évoqués dans d’autres articles comme « Savez-vous choisir les bons mots? », « Ce que désirent les patients », « Posez-vous les bonnes questions? », « la communication non verbale », « Le plan de traitement du patient »,…
Merci de tes commentaires et de ton expérience.