Le Plan de Traitement (du patient)

Nous avons vu dans un article précédent comment devait s’élaborer le plan de traitement dans l’esprit du praticien. Voyons maintenant comment il s’élabore dans l’esprit du patient.

Bien qu’ils fassent la démarche de consulter, beaucoup de patients abandonnent avant la réalisation complète des soins. Le patient consulte un chirurgien-dentiste pour une ou plusieurs raisons qui lui semblent importantes et sa motivation reste liée à sa qualité de vie ou aux problèmes qui viennent la diminuer.

En conséquence, il faut faire la distinction entre un « problème » qui nuit à la qualité de vie et la « situation » qui est à l’origine. Le patient ressent un/des problème(s). Le praticien identifie des signes cliniques et des causes à ce(s) problème(s).
Pour combler ce décalage, l’équipe dentaire doit comprendre comment chaque patient ressent et exprime le(s) problème(s) et leur importance.

DEFINITION ET IMPORTANCE DU PROBLEME

4 domaines sont à considérer

ESTHETIQUE

Nos patients sont souvent poussés à consulter parce qu’ils sont mécontents de l’apparence de leurs dents. Que le problème esthétique soit aiguë ou chronique, leur motivation est plus grande lorsque ce problème vient gêner l’image qu’ils ont d’eux même, leur vie sociale, professionnelle ou autre. Le degré de gêne du problème esthétique et/ou le degré de détresse qui lui est associé sont à définir car directement corrélés au niveau de motivation du patient à trouver une solution.

CONFORT

Le patient qui souffre soudainement d’une douleur aigue sera motivé à trouver une solution à des problèmes qu’il sait avoir négligé par le passé. L’inconfort est une source de motivation importante mais certains patients, aussitôt la douleur éliminée, ne resteront pas motivés pour continuer les soins.

FONCTION

D’autres patients sont amenés à consulter car leurs dents ne fonctionnent plus correctement. L’incapacité de mastiquer, parler correctement peut les pousser à demander de l’aide à un chirurgien-dentiste.

TRANQUILLITE

Indépendamment de leur âge, beaucoup de personnes vont faire des choix dans le but de d’améliorer leur santé à long-terme, l’équilibre au sein de leur corps et leur bien-être. Pour certains il s’agit d’une philosophie générale de vie. Pour d’autres, c’est un évènement particulier (retraite, changement de cap professionnel ou personnel, long voyage…) qui peut être à l’origine de cette aspiration à la tranquillité.

Il est important de faire deux remarques à propos des problèmes mentionnés ci-dessus. D’abord, ils sont complètement subjectifs et donc variables. Le comportement face à l’expérience douloureuse est un exemple évident. Face à des situations semblables, certains patients se font du soucis alors que d’autres préfèrent ne pas en entendre parler. L’appréciation esthétique en est une autre : un diastème inter-incisif peut être séduisant pour certains, inacceptable pour d’autres. Il est donc impossible pour le praticien de convaincre le patient que son problème ne mérite pas qu’il s’en préoccupe. Le praticien ne peut (et ne doit)  délivrer que des informations et des conseils objectifs ; pas de jugements de valeur subjectifs.

Ensuite, le patient n’a qu’un seul objectif : faire disparaître leur(s) problème(s). Ils veulent retrouver leur qualité de vie. Il veulent faire quelque chose pour que leur(s) problème(s) dentaire(s) s’arrêtent.

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L’INVESTISSEMENT

Il y a cependant un autre paramètre que le patient va évaluer avant de prendre sa décision : tout comme dans d’autres domaines de sa vie, le patient va évaluer la solution de traitement proposée par le chirurgien-dentiste en terme d’investissement nécessaire. La question qu’il se pose alors est simple : «  Ai-je suffisamment envie de faire disparaître mon problème pour payer les différents prix que cela demande ? ». La réponse à cette question, là encore, dépend uniquement du patient.

Dans ce domaine, le patient doit analyser cinq variables capables d’influencer son choix :

  • le temps,
  • l’argent,
  • l’énergie,
  • le courage
  • le confort.

Le praticien doit comprendre et respecter cette étape dans la décision final du patient. Chacune de ces variables peut à elle seule compromettre la décision du patient et le praticien n’y pourra rien. Un patient peut disposer de suffisamment de temps, d’argent et d’énergie mais manquer de courage et craindre de pas pouvoir supporter l’inconfort lié aux soins. Un autre patient, bien que n’ayant aucune appréhension particulière vis à vis des soins peut être limité dans ses ressources financières et/ou dans le temps qu’il peut consacrer à ses soins.

L’évaluation de l’investissement est un processus tout aussi automatique pour les patients du cabinet dentaire que pour n’importe quel autre consommateur. Mais ça n’est que lorsque le patient est prêt à s’investir dans chacun de ces cinq catégories qu’il autorisera le praticien à réaliser son traitement.


Nous voyons donc que la vision du praticien et les motivations du patient vis à vis du même problème sont différentes. Dans un prochain article, nous verrons comment les faire se rejoindre.

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