L’analyse du Profil #1

Habituellement, l’essentiel de l’analyse esthétique se déroule face au patient. L’évaluation du profil est réservée aux plus orthodontistes d’entre nous mais peut s’avérer particulièrement utile lors de l’élaboration du plan de traitement pour résoudre des problématiques esthétiques et occlusales.

Il n’est pas obligatoirement nécessaire de prescrire une téléradiographie de profil et de réaliser les tracés céphalométriques. Le bilan photographique peut suffire en première analyse et fournir de précieuses indications. Dans cet article et dans le suivant, nous allons voir les deux références qui permettent de mener l’analyse du profil du patient.

LE PROFIL FACIAL

Il y a trois points de référence à connaître :

  • Glabelle : c’est la zone proéminente entre les deux sourcils.
  • Sous-Nasal : c’est la zone de transition entre le septum nasal et la lèvre supérieure.
  • Pogonion : c’est le point le plus antérieur du contour du menton.

Une fois que vous avez repéré ces points, reliez la glabelle au point sous-nasal, et le point sous-nasal au pogonion. Vous obtenez deux segments qui se rejoignent au point sous-nasal et qui forment un angle. La valeur normale de cet angle est de 165 à 175°.

Dans les cas de surplomb excessif, si les proportions du visage du patient sont normales et que l’angle est normal, il n’est pas judicieux d’envisager la chirurgie orthognathique pour le corriger car cela peut modifier le profil du patient de manière défavorable.

A l’inverse, si l’angle est très inférieur à 165°, cela indique une rétro-mandibulie. Si ce patient présente une classe II dentaire et un surplomb important, alors la chirurgie d’avancée mandibulaire va non seulement corriger le surplomb mais également redonner au patient un profil plus agréable. L’alternative qui consiste à extraire les premières prémolaires maxillaires et « rentrer » les dents antérieures maxillaires corrige certes le surplomb mais créer un profil plus défavorable.

Si l’angle est très supérieur à 180°, cela indique un hypo-développement du maxillaire supérieur et/ou un hyper-développement de la mandibule. Si les rapports d’occlusion sont en bout-à-bout ou en classe III, la chirurgie ortho-gnathique est à considérer : soit par avancée du maxillaire, soit par recul mandibulaire, soit les deux. A la correction du problème occlusal s’ajoute l’amélioration du profil esthétique.

Il peut aussi arriver qu’un patient ait des rapports occlusaux « normaux » mais un profil « anormal ». Les chirurgies de génioplasties, soit soustractive (lorsque le menton est trop proéminent) soit additive (lorsque le menton n’est pas assez proéminent), permettent d’améliorer significativement l’esthétique du profil sans modifier l’occlusion du patient.

L’analyse et la planification des cas pluri-disciplinaires peuvent donc être facilitées par l’analyse du profil du patient afin de différencier les indications de traitements ortho-chirurgicaux des traitements uniquement restaurateurs.

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