Avez-vous remarqué que beaucoup de patients viennent consulter au cabinet dentaire alors qu’il n’ont ni douleur, ni problème fonctionnel, ni problème esthétique? Ils viennent pour une raison simple et légitime : ils veulent rester en bonne santé.
Si vous considérez ces patients comme « inintéressants » et que vous vous contentez de leur faire un « p’tit détartrage » bâclé en 5 minutes : vous faites une grave erreur!
Car ces patients, de part leur souhait de rester en bonne santé, font preuve d’une grande motivation et sont prêts à dépenser plus que ce qui est remboursé par les assurances pour une médecine préventive et personnalisée.
La santé est un état précaire qui ne laisse présager rien de bon.
Jules Romain
CHANGEZ DE PARADIGME
Historiquement, le cabinet dentaire a été successivement un lieu de :
- Réparation et de remplacement des dents
- Préservation parodontale
- Progrès technologiques (implantologie, nouveaux matériaux et équipements, endodontie…)
- Amélioration de l’esthétique du sourire
- C’est désormais un lieu où l’on peut maintenir et améliorer son état de santé général. Les liens entre pathologies bucco-dentaires et maladies systémiques sont de plus en plus clairement reconnus, aussi bien par les professions médicales que les médias et l’opinion « grand public ».
Nier cette tendance et ne pas en tirer parti vous classera automatiquement du coté des dinosaures de la dentisterie, et vos jours sont comptés.
COMMENT FAIRE?
Le plus important est d’intégrer cette notion de santé globale dans tous les aspects de votre exercice et de faire coïncider votre discours, vos gestes, vos actes, vos procédures… avec les besoins des patients qui souhaitent naturellement maintenir et préserver leur santé générale.
- Faire de l’évaluation de l’état de santé général de chaque patient un pré-requis et une priorité absolue : Nous avons déjà parlé de cette évaluation qui doit intègrer l’aspect organique mais aussi les aspects psychique et social.
- Dire la vérité et y croire : Nous l’avons dit et redit, les patients attendent de nous la vérité sur leur état de santé. Ils veulent pouvoir nous faire confiance. Plus l’examen clinique est exhaustif plus les chances d’acceptation du plan de traitement sont grandes. Inutile de les effrayer pour les inciter à suivre vos propositions thérapeutiques : il suffit simplement de décrire une réalité objective.
- Communiquer avec le patient sous l’angle de la santé globale : toujours justifier une action par l’amélioration de la santé et de la longévité. Cibler les patients : fumeurs, diabétiques, femmes enceintes, jeunes parents, enfants, ados, seniors…
- Impliquer toute l’équipe soignante : sensibiliser vos assistantes à ces notions de santé globale afin qu’elles puissent prendre le relai lors de leurs interactions avec les patients et que toute l’équipe du cabinet soit à l’unisson.
- Communiquer avec la communauté médicale : le cloisonnement des disciplines médicales est une ineptie. Il est important de créer et de maintenir des liens avec d’autres professionnels de santé en soignant par exemple ses courriers et ses compte-rendus.
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CONCLUSION
Sport, nutrition, bio, relaxation, thalassothérapie, méditation… Les concepts de bien être et de santé ne cessent de croitre dans notre société et avec elles les dépenses qui leur sont consacrées.
Le chirurgien-dentiste peut profiter de cette tendance car son rôle est de guider l’instinct naturel du patient vers la santé. Pour cela, il est indispensable de créer un environnement professionnel et une communication allant dans le même sens : celui de la santé globale.
A lire également :
- Comment Motiver ses Patients à Arrêter de Fumer?
- L’Etat de Santé Général
- Comment Soigner ses Courriers?
- Médecine sur Mesure
- Communiqués de Presse de l’UFSBD
Excellent article comme toujours sur ce site mais pourtant une critique lourde sur le schéma des conséquences générales de la santé dentaire sur les organes du corps humain. Il y manque le principal qui commande la totalité des autres organes exception faite du cerveau: la colonne vertébrale, car la conséquence des atteintes due à une malposition des vertèbres souvent conséquence de la malocclusion dentaire, c’est la compression de la moelle épinière avec des retentissements sur tout ou partie des organes autonomes
Cher confrère,
merci pour votre remarque qui comble une des lacunes de ce schéma (assez générique je dois l’avouer). En effet, les conséquences focales d’une malocclusion sont une réalité que vous connaissez parfaitement bien et nous ne pouvons que bénéficier de votre expérience.
Je profite de votre commentaire pour rebondir et vous faire part d’une observation que j’ai pu faire à ce sujet : j’ai remarqué une recrudescence de praticiens (médecins de diverses spécialités, kinés, ostéopathes, podologues…) qui orientent des patients vers le cabinet dentaire pour des symptômes très divers allant de « la vision floue d’un oeil » à « la douleur plantaire » en passant par « des fourmillements dans les bras »… L’origine dentaire potentielle ne serait-elle pas en train de devenir pour beaucoup de praticiens le nouvel alibi à la mode pour se débarrasser de patients pénibles ou de ceux pour qui on est à cours de solutions?
Qu’en pensez-vous?
Les répercussions d’une malocclusion, et particulièrement celles qui concernent une perte de DVO sur la colonne cervicale, sont à mon sens indéniables et peuvent engendrer toutes sorte de signes symptomatiques. Il nous appartient avec une anamnèse poussée et éventuellement par le port d’une orthèse de désengrennement de faire un diagnostic positif et différentiel qui confirmera ou infirmera l’intervention occlusale dans la symptomatologie évoquée.