Un fidèle lecteur de ce blog, omnipraticien exigeant et formé à la méthode globale, nous a fait part de la réflexion qu’il avait eu, lors d’une réunion professionnelle et au cours de laquelle des « spécialistes exclusifs » partageaient avec lui leurs résultats thérapeutiques. Voici son témoignage :
… J’étais le seul omnipraticen à faire de la prise en charge globale.
Bien sûr je ne touche pas ma bille comme eux dans chacune de leur propre discipline même si j’essaie autant que possible.
Ils m’ont présenté des cas qu’ils faisaient sur leurs ordinateurs mais je notais tout de même une chose :
L’implanto fais de très beaux implants mais à la pano, on voit plein de reconstitutions débordantes, des eventuelles surocclusions etc…. » Ça c’est le boulot du dentiste » me dit on.
Le paro fais des superbes greffes et déplacement de lambeau mais en dezoomant la photo, , on voit des points de contacts inexistant qui n’ont pas été traités en amont. » Ça c’est son omni qui doit la revoir. »
L’endo exclusif fait des superbes endo mais la dent est en ARPA3 « il aurait fallu assainir avant mais pas de news de son praticien » me dit-on…. je veux l’envoyer chez le paro mais elle en a marre. »…
Ce fidèle lecteur -que nous saluons chaleureusement au passage – nous pousse à nous interroger. Car même si les spécialistes proposent des compétences et des soins de très haute technicité, chaque spécialité médicale a la fâcheuse tendance à ne voir le patient qu’au travers du prisme de sa spécialité et c’est un tort. Le diagnostic et donc le traitement peuvent être biaisés par la pure finalité technique.
Bien sûr, le niveau de compétence et de technicité de ces praticiens dans leurs domaines respectifs d’intervention n’est absolument pas à remettre en question. Ils sont, par définition, en mesure de traiter des situations difficiles et d’en augmenter les chances de succès… à condition qu’elles soient bien indiquées par… l’omnipraticien.
LES SUPER-HYPER-SPECIALISTES
« La différence entre un généraliste et un spécialiste?
Le premier traite ce que vous avez alors quele second pense que vous avez ce qu’il traite. »
Prenez les étudiants d’une promotion d’étudiants en dentaire et questionnez-les sur leur avenir professionnel. Vous obtiendrez assurément un pourcentage significatif de ces jeunes futurs-praticiens qui déclareront, avec l’aplomb et l’assurance qui caractérise la jeunesse et le manque d’expérience : « Moi, dès que je serai diplômé, je veux m’installer comme paro-implanto exclusif! »
Pure question de prestige et de rémunération? On ne peut pas vraiment leur en vouloir car l’omnipratique a souffert des décennies d’interventionnisme et de régulation étatique. Malmenée et dégradée, elle est depuis trop longtemps sous le joug d’une convention sclérosante et avilissante. Logique donc que les jeunes diplômés veuillent s’en échapper le plus vite possible.
Malheureusement, nos jeunes et précoces « spécialistes en paro-implantologie chirurgicale » auto-proclamés installent des cabinets high-tech mais brillent parfois par leur méconnaissance du reste des disciplines odontologiques. Un exemple flagrant : les spécialistes en implantologie chirurgicale mais qui ne maitrisent pas ou mal les notions occluso-prothétiques qui conditionnent pourtant grandement la finalité de leurs interventions.
LES OMNI-SPECIALISTES
L’omnipraticien, par définition, reçoit une formation multi-disciplinaire et doit être capable de jongler avec de nombreuses procédures restauratrices, endodontiques, chirurgicales, parodontales, prothétiques, occlusales, prophylactiques… dans des situations que l’on qualifiera de « courantes ».
Bien sûr, un omnipraticien peut ne pas se sentir capable de gérer toutes les procédures nécessaires à la prise en charge d’un cas complexe multi-disciplinaire faisant intervenir de l’ODF, des retraitements endodontiques complexes, des chirurgies paro-implantaires, des manœuvres occluso-prothétiques et cosmétiques… mais au moins ne doit-il pas en connaitre les indications et les modalités pour pouvoir orienter le patient vers le bon traitement et le lui expliquer clairement, sans contradictions avec le discours du/des spécialiste(s).
Autre problème : ce sont désormais les hyper-super-spécialistes qui proposent de la formation continue aux omnipraticiens. Outre la publicité déguisée en enseignement où le seul message pédagogique à retenir est : « Je suis le meilleur du coin : envoyez-moi vos patients!« , on constate que la formation continue s’est elle aussi fragmentée en différentes hyper-spécialités. Et un parterre d’omnipraticiens écoutent religieusement un hyper-spécialiste décrire son plateau technique, son organisation, ses techniques intégrés à un exercice exclusif.
On constate donc que l’omnipraticien, en améliorant ses compétences dans différentes sous-disciplines, se spécialise lui aussi dans le sens où il est en mesure de gérer des situations autrefois réservées au spécialiste.
Tant mieux.
Mais la conséquence pour les spécialistes exclusifs est de voir évoluer leurs exercices vers la gestion quasi-exclusive de cas toujours plus difficiles ou de complications et d’échecs générés par les omnipraticiens qui se sont sentis pousser des ailes de spécialistes. Exemple : de plus en plus d’implants sont posés dans les cabinets d’omnipratique et les implantologistes exclusifs consacrent aujourd’hui un temps croissant à des reconstructions pré-implantaires et à la gestion de complications.
Concernant ce dernier point : n’oublions jamais que s’auto-proclamer « spécialiste » ne suffit pas. Le véritable spécialiste est celui qui est, non seulement capable de gérer les cas les plus difficiles, mais aussi capable de gérer ses complications.
ET LE PATIENT DANS TOUT ÇA?
Nous devons tous, spécialistes ou non, garder à l’esprit que le patient considère a priori le chirurgien-dentiste comme un spécialiste à part entière. Difficile pour lui de se représenter un dentiste qui serait spécialisé uniquement dans les traitements canalaires par exemple.
De plus, le patient, qui a déjà du mal à trouver un praticien en qui il a confiance et à obtenir avec lui un rendez-vous dans un délai raisonnable, rechigne souvent à délocaliser une partie de ces soins dans un cabinet qu’il ne connait pas. Beaucoup de spécialistes sont jugés compétents par le confrère mais mal aimable par le patient, brillants mais trop chers, sympas mais trop pressés. Cela peut nuire à la qualité de la prise en charge globale.
Car l’hyper-spécialisation a tendance a faire augmenter les coûts de la médecine. Aux USA, le pourcentage de spécialistes est de 60%, contre 25 à 50% dans les pays d’Europe de l’Ouest et au Canada. Les spécialistes étant plus enclins à faire appel à des technologies high-tech et couteuses, cela peut expliquer le fait que le montant des frais médicaux par habitant y soient les plus élevés au monde.
Il est, qualitativement et quantitativement pour les soins médicaux, tout aussi dangereux d’avoir trop de spécialistes que pas assez.
Stanley R. Truman, Président de l’Association Américaine des Médecins Généralistes
CONCLUSION
Au fil du temps et de leur expansion, les sciences et les pratiques médicales se sont fragmentées en une myriade de spécialités toutes aussi pointues les unes que les autres. Logique tant il parait aujourd’hui impossible de maitriser totalement l’ensemble du savoir relatif au corps humain.
Rappelons qu’en France, seules deux spécialités odontologiques sont officiellement reconnues : l’orthopédie dento-faciale et la chirurgie orale. Les spécialistes, dans leur quête exigeante d’amélioration sont bien souvent ceux qui font avancer la science et les techniques médico-chirurgicales. Mais ils doivent veiller à ne pas perdre le point de vue généraliste indispensable à une prise en charge globale du patient.
Spécialistes et omnipraticiens ne doivent pas s’opposer mais se compléter. Les spécialistes devraient d’abord cultiver puis garder une vision d’omnipraticien et les omnipraticiens devraient connaitre – même s’ils ne les pratiquent pas – les indications et les possibilités d’un recours à l’aide d’un spécialiste. Une bonne communication et une bonne compréhension entre l’omnipraticien, le spécialiste et le patient sont évidemment primordiales.
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Excellent article qui met en lumière que la finalité d’un traitement est pour la plupart du temps occluso-prothétique et c’est cela qui va garantir la pérennité des résultats obtenus par les spécialistes des diverses disciplines. La cohésion de la construction finale et l’organisation parfaite des éléments prothétiques intra et inter arcades font que tout le reste est maintenu dans le temps par une simple hygiène bien comprise parce que bien apprise au patient par son praticien
C’est vrai! Alors que les anglo-saxons ont des « prosthodontistes », spécialistes en prothèses, il n’en reste pas moins que la prothèse est bien souvent la dernière étape thérapeutique de plans de traitements pouvant faire intervenir de nombreuses disciplines odontalgiques. Et comme le disent également les anglo-saxons : « Start with the end in mind », c’est bien au praticien en charge de la restauration prothétique finale et de la maintenance à long terme d’assurer la construction et la coordination du plan de traitement.
Merci de votre commentaire et de votre fidélité au site.
Très bon et éclairant article sur la nécessité à ne pas perdre de vue le patient dans tout ce labyrinthe en développement permanent.
Cela ne fait peut-être pas partie du sujet mais qu’en pensez-vous du fait que ce développement des spécialités augmente très souvent les frais de prise en charge pour le patient, et en conséquence la diminution du nombre des patients qui vont être réellement aidés par ces nouvelles techniques?
Bonjour Vlad et merci pour votre commentaire.
Les études réalisées sur le sujet tendent à le montrer mais il faut en débattre car notre point de vue est à pondérer. Comme indiqué dans cet article il n’est pas question de prendre position en faveur ou en défaveur des spécialistes car cela n’aurait pas de sens. Cependant, le développement des spécialités doit être maitrisé et rationalisé. Par exemple : beaucoup de patients sont adressés pour de l’implantologie unitaire ou de petite étendue alors qu’une maladie parodontale est présente, que des pathologies dentaires se sont développés ailleurs, que des troubles occlusaux sont à l’oeuvre, que l’hygiène du patient est perfectible etc.
Pour répondre à votre question : les honoraires médicaux des spécialistes peuvent se justifier à condition qu’ils soient parfaitement indiqués. Le développement des spécialités dans une pure optique technologique peut faire perdre le sens de la prise en charge du patient. Une dernière remarque : le meilleur praticien sera toujours celui qui recherche (et trouve) les traitements présentant le meilleur rapport efficacité/coût.
Qu’en pensez-vous? Vous considérez-vous comme un spécialiste?
Je vous remercie pour votre réponse. Je suis d’accord avec vous concernant la nécessite de prendre en charge globalement le patient et de lui proposer le meilleur traitement possible. Pourtant, il me semble, et c’est juste une impression, que notre métier à la tendance de se « spécialiser » de plus en plus mais en éloignant de plus un plus de patients car les protocoles sont plus lourds, les matériaux plus coûteux, le temps du praticien nécessitant une rémunération correcte.
Je pense toutefois que nous devrons utiliser la technologie que nous avons pour créer un accès au soins à un nombre plus grand de patients. Tout à l’heure j’étais en train de regarder une vidéo sur facebook avec une stratification de deux centrales. Jolie ? Oui. Prends beaucoup de temps ? Oui. Le praticien devrait être rémunéré correctement ? Absolument.
Mais serait-il pas mieux si une machine crée le même résultat dans un temps plus court, et ce même praticien aide plus de patients à avoir un beau sourire ?
C’est juste mon impression, et j’avoue que je n’arrive pas à cristalliser tous les éléments dans une forme cohérente, mais l’impression générale que j’ai est qu’il y a un écart qui grandit entre la technologie et l’apport réel aux gens. Malgré une technologie de plus un plus puissante, nos taches sont de plus en plus lourdes.
Cher Vlad,
La robotisation des soins dentaires, directement en bouche, n’est vraisemblablement pas pour tout de suite! Un jour peut être… Mais il ne faut pas perdre de vue que toutes les technologies numériques que nous voyons fleurir ces derniers temps sont très onéreuses. Or, la population-cible – c’est à dire les acheteurs de ces machines – ne représentent qu’un pourcentage microscopique. Les développeurs de nouvelles technologies destinées au grand public peuvent investir des sommes importantes en recherche et développement puisque le marché-cible est immense et permettra, à terme, de réduire les prix d’achat. Pour nous, les chirurgiens-dentistes, qui ne représenteront toujours qu’un marché de niche, la technologie se heurtera toujours à un « plafond de verre » constitué à la fois des limitations liées au prix d’achat des équipements et aux possibilités financières des patients et des organismes sociaux. Et c’est en ce sens que les moyens les plus simples et qui produisent les meilleurs résultats en terme d’efficacité seront privilégiés.
De manière générale, je porte un regard critique sur la « modernité » s’il s’agit (et c’est bien souvent le cas) d’une fuite en avant qui peut facilement nous faire perdre le sens des réalités. Le rythme de développement des nouveaux outils numériques est tellement rapide que les études scientifiques n’arrivent pas à suivre et à les comparer ou à déterminer si leur apport est réellement un mieux par rapport aux méthodes dites traditionnelles.
Bonsoir,cela fait de nombreuses années que je lis votre rubrique .Je vous en remercie.Je suis à la retraite et je continue de la lire avec plaisir.Je n’etais qu’un pauvre et simple généraliste sans prétention de petite ville . Et je suis parti sans regret.
J’ai le sentiment d’avoir été lésé toute ma vie par l’insuffisance du système de soins de base au prix de la SS : si ceux-ci avaient été payés à leur juste prix en fonction du temps passé et des nouvelles obligations il y aurait eu beaucoup moins de prothèses à faire.
Nombre de confrères autour de moi ont bâcler leurs soins pour faire de la prothèse,et j’ai le même sentiment avec les jeunes confrères qui proposent des plans de traitements improbables à des patients ne pouvant pas se les offrir, ou le simple composite est remplacé par un in-on-overlay de composite HN.
Bien sûr vous avez raison il faut une vision globale du traitement mais un retour à des actes simples correctement réalisés,pourraient éviter bien des prothèses .
Malheureusement je n’ai jamais pu et su exprimé ce désaccord et que de fois je suis ressorti désespéré de cours de spécialistes plus magnifiques les uns que les autres
Cordialement
Cher Confrère,
Merci d’avoir réagi à cet article et nous avoir fait part de votre (grande) expérience personnelle.
Quand vous dites « un pauvre et simple généraliste sans prétention… » n’êtes-vous pas un peu dur avec vous-même ou bien sont-ce les « grands et riches spécialistes » qui vous ont occasionné autant d’auto-dénigrement?
Vos remarques montrent que nous sommes dans le coeur du débat et les commentaires de Vlad viennent les compléter : soigner avec des méthodes simples, bien mises en oeuvre et donc correctement rémunérées devraient permettre aux omnipraticiens de rester de dignes spécialistes de la santé-bucco-dentaire rendant des services énormes aux patients.
Le problème avec les règles de tarification qui nous sont imposées et que les praticiens auront toujours tendance à privilégier ce qui est bon pour leur cabinet et pas forcément ce qui est bon le patient. C’est une grave erreur!
Merci de votre fidélité au site. Au plaisir de vous lire à nouveau.
Bonjour cher Dentalist!
Merci à toi pour ce nouvel article si bien rédigé encore une fois!
Il me rappelle une conversation avec un confrère tantôt!
Je reviens du Canada ( Québec , Montréal) pour avoir observer des chirurgiens dentistes et Hygiénistes, dentaire avant de m’y installer (du moins si tout va bien )
il y existe NEUF spécialités dentaire reconnues!!!
Pour revenir à ce que dit Raymond, si en amont , certains soins n’avaient pas été lésé, correctement rémunérés, de nombreuses bouches ne se porteraient pas ainsi, tout à fait d’accord.
J’ai été littéralement « scotché » par leur façon de travailler , notamment en dentisterie opératoire ( OCE chez nous) cette spécialité , à l’opposée totale de chez nous , est sans doute la mieux rémunérée (taux horaire)
Rendez vous compte qu’un CD aurait tout intérêt , s’il vise le rendement, à réaliser des soins conservateurs plutôt que des couronnes ou des appareillages amovibles .
Conclusion de ce que j’ai pu voir, une prise en charge globale bien plus préventive ou les patients ,
deux fois par an, réalisent un nettoyage complet par l’hygiéniste qui dure en moyenne 45/50 minutes, avec motivation à l’hygiène dentaire PUIS coup d’œil du CD qui revoit le patient si nécessaire pour réaliser des « petits » soins conservateurs avant que ceux ci ne deviennent démentiellement grand et nécessite de la prothèse … soins réalisées très proprement, sous digue , ou l’on prend le temps de faire ca très soigneusement puisque très bien payé.
On se doute donc que les bouches sont soignées différemment.
Bien sur ce système, a ses failles(cher, il faut être correctement assuré…) comme n’importe lequel et je ne dénigrerais jamais la France pour laquelle je travaille encore fièrement même si parfois difficile.
Peut être de quoi écrire un nouvel article?…
Amitiés
Cher Ami,
Je dois doublement te remercier.
D’abord pour avoir été l’inspirateur de cet article. Ensuite pour ce commentaire qui m’a littéralement interloqué! En effet, le fait d’apprendre qu’un praticien brillant et consciencieux comme toi, doive quitter la France pour pouvoir continuer à exercer son métier dans de bonnes conditions : c’est choquant. Bien sûr, ce sera surement une expérience majeure dans ta carrière mais ton témoignage montre à quel point le navire de la Santé en France a bel et bien sombré. Comme dans beaucoup d’autres domaines, la France n’a plus les moyens de ces ambitions mais continue ses incantations politiques pathétiques pour faire croire, à qui veut l’entendre, le contraire.
Ton commentaire décrit parfaitement les soins bucco-dentaires tels qu’ils devraient être réalisés lorsque l’on confie cette mission à ceux qui savent ce que c’est. Des soins conservateurs honorés à la juste valeur, des hygiénistes, de la prophylaxie, du temps pour faire les choses correctement… On est loin de cette vision technocratique qu’ont nos élites politiques et qui finira – c’est automatique – par s’écraser sur la dure falaise de la Réalité. Tabernacle!
J’ai moi-même souvent dû faire face à l’incrédulité (voire les moqueries) de confrères anglo-saxons lorsque je leur explique la manière dont est pratiquée la dentisterie en France.
Merci de ton témoignage. Même de l’autre coté de l’Atlantique, tu sera toujours (magie d’Internet) le bienvenu sur le site pour nous faire partager ton expérience professionnelle dans la Belle Province! Montréal est une ville extraordinairement vivante et dynamique. J’espère de tout coeur que tu t’y plairas.
Amitiés.