L’usure des dents antérieures mandibulaires que présente ce patient de 37 ans est une situation clinique fréquente. Il y a fort à parier que si vous examinez les faces palatines des dents antérieures maxillaires, vous trouverez le même type d’usure.
Ces patients rapportent souvent des contractures et de spasmes musculaires et parfois même une légère mobilité des dents antérieures (plus connue sous le nom de fremitus). Ces signes et ces symptômes indiquent que les mouvements mandibulaires fonctionnels occasionnent une friction trop importante entre les dents antérieures antagonistes. Dans les limites de l’arcade maxillaire, la mandibule manque d’espace pour pouvoir se déplacer librement lors de la phonation, la mastication et la déglutition. Il est très peu probable qu’il s’agisse de bruxisme.
L’absence d’un surplomb suffisant peut s’expliquer de plusieurs manières :
- des égressions des dents antérieures mandibulaires,
- un traitement orthodontique ayant abouti à un positionnement des dents antérieures qui contrarie les mouvements fonctionnels,
- des traitements restaurateurs et/ou prothétiques incompatibles avec les mouvements fonctionnels du patient.
Pour corriger ce problème est retrouver l’harmonie fonctionnelle au sein du système masticatoire, il est nécessaire d’augmenter le surplomb incisif et/ou le recouvrement. Pour cela plusieurs stratégies sont envisageables :
- traitements ortho-chirurgicaux visant à repositionner les dents antérieures.
- remplacement des restaurations iatrogènes visant à supprimer les interférences fonctionnelles.
- augmentation de la dimension verticale visant à lever la supraclusion.
Le choix de la stratégie doit être prudent, raisonné et doit se baser sur une analyse globale car les paramètres esthétiques du visage (de face et de profil) vont de pair avec les paramètres fonctionnels de la mandibule. Le diagnostic global et le plan de traitement qui en découlent doivent privilégier les techniques qui offrent le meilleur rapport bénéfices/(risques et coûts).