Nous ne faisons pas un métier facile! Le quotidien du chirurgien-dentiste est particulièrement stressant mais l’expérience acquise au fil du temps nous permet de maitriser cette tension. Néanmoins il arrive que des situations de tension nerveuse intense nous poussent dans le rouge et nous fassent exploser en vol.
L’ACCUMULATION PUIS L’EXPLOSION
Vous arrivez au cabinet et vous êtes déjà stressé car votre petit dernier à une gastro-entérite et vous n’avez dormi que 2 heures. Vous ouvrez le courrier et vous trouvez une lettre vous signifiant un contrôle d’URSSAF. Votre assistante vous informe que Mme Michu a téléphoné et qu’elle souhaite vous parler car elle a encore cassé son bridge provisoire. Vous vous apprêtez à installer votre premier patient que vous savez particulièrement antipathique et qui ne supporte pas les empreintes. Ca tombe mal car vous devez lui faire des empreintes. Pendant les soins, ce patient geint, grogne, se débat, repousse les instruments, se redresse sans cesse… Vous craquez et envoyer violemment balader le porte-empreinte contre le mur de la salle de soins.
Une demie-seconde plus tard vous regrettez déjà ce geste de colère.
Vous avez atteint et dépassé votre seuil de tolérance au stress.
LA PEUR
Autre type de situation stressante : vous réalisez une intervention chirurgicale et soudain, l’imprévu survient. Une hémorragie se déclare et l’implant disparait dans le sinus… En une fraction de seconde, une situation qui semblait sous contrôle, dérape et dégénère. Votre rythme cardiaque s’emballe, vous devenez tellement pâle que votre assistante craint de devoir vous réanimer. Vos mains commencent à trembler, vous transpirez à grosses gouttes. Vous avez atteint le paroxysme du stress. Le patient lui aussi commence à sentir que quelque chose ne va pas… Comment gérer?
Neil Armstrong (1930-2012) fût choisi parmi des milliers pour piloter une petite capsule spatiale qui contenait moins d’électronique que l’ordinateur qui me sert à écrire ces lignes et restera connu comme le premier humain à marcher sur la Lune en 1969. Avant cela, Neil Armstrong était pilote d’essai dans l’US Air Force et a connu de nombreuses avaries graves en cours de vol. Pendant toutes les années qui ont précédé les missions Apollo, Neil Armstrong a échappé à plus d’une dizaine d’accidents qui auraient pu lui coûter la vie : ailes arrachées, explosions des moteurs, atterrissages forcés, éjection in extremis… Tous les pilotes d’essai et les astronautes qui l’ont côtoyé à cette époque reconnaissent que Neil Armstrong était un pilote hors du commun grâce à un self-control hors du commun qui lui permettait d’analyser une situation de vol en quelques fractions de seconde et de faire immédiatement le bon choix sans se laisser submerger par l’émotion.
Moralité : gardez votre calme et vous vivrez plus longtemps.
COMMENT GARDER SON SANG-FROID?
- LE CONTRÔLE DU MOUVEMENT
Une multitude de gestes inutiles ponctue votre journée, même au repos. Ce sont des mouvements automatiques incontrôlés qui consomment une énergie considérable en pure perte, et représentent une réelle source de fatigue. Repérez ces mouvements d’impatience, ces gestes d’énervement (mouvements de pieds, des mains…) qui traduisent vos stress et votre nervosité.
Prenez conscience de ce gaspillage d’énergie. Le calme commence par l’immobilité.
- LE CONTRÔLE DE LA PENSÉE
La source du calme se situe en vous-même. Pour la faire jaillir, vous devez contrôler votre mental vagabond, car vous vous perdez dans une multitude de pensées sans fin qui traversent votre esprit sans arrêt. Chaque pensée en suscite une autre, dissipant ainsi la concentration. Ramenez toujours vos pensées vers l’objectif, en contrôlant simplement votre attention.
Et lorsque vous sentez monter l’énervement, appelez en vous des images mentales qui évoquent le calme.
- LE CONTRÔLE DE LA RESPIRATION
Il s’agit là d’un point essentiel, la fondation de la culture du calme. Pourquoi ? Parceque lorsque la respiration est rapide et courte, votre activité mentale s’emballe, et vous développez des signes psychologiques et physiologiques de stress. Quand la respiration est longue et profonde, votre activité mentale s’apaise, et votre corps se détend.
Retenez bien ceci : il est absolument impossible de vous énerver lorsque vous respirez de façon calme et profonde. Faites un test : lorsque vous êtes énervé(e) ou en colère, observez votre respiration : elle est rapide, courte et thoracique. L’humanité possède le grand privilège de pouvoir contrôler sa respiration. En situation de tension et d’énervement, prenez le contrôle de votre respiration. Ralentissez la, et descendez là dans votre ventre. En quelques minutes, vous retrouverez calme et tranquillité.
- LE CONTRÔLE DE LA RÉACTION
Si vous avez tendance à perdre votre self-control dans les confrontations verbales en réagissant au quart de tour, et à vous en vouloir ensuite. Vous pensez sans doute vous soulager en disant à quelqu’un » ses quatre vérités « . C’est possible, mais ceci comporte plusieurs inconvénients : vos émotions vous ont submergé, vous avez manqué de maîtrise de vous, vous allez peut-être ressentir de la culpabilité et regretter votre emportement.
La solution part du principe qu’il ne faut pas refouler en vous taisant, mais qu’il faut toujours différer votre réaction. En clair, si vous vous sentez agressé verbalement, vous allez vous obliger à différer votre réponse de cinq minutes, au lieu d’encaisser sans rien dire (frustration), ou de réagir du tac au tac sous le coup de l’émotion (contre-agression). Et davantage si le souhaitez.
Dites-vous intérieurement » Bon, je vais dire ce que je pense… MAIS dans 5 minutes « .
Le temps que votre jugement reprenne le dessus, afin de réagir davantage à froid. Avantages : vous contrôlez vos réactions, votre calme impressionnera votre interlocuteur, vous allez économiser votre énergie. Imposez vous toujours au moins 5 minutes avant de réagir.
Le calme se cultive dans la durée. Vous connaitrez des échecs mais si vous persistez, vous réussirez.
Et retenez bien ceci : la colère est certes une force, mais le calme est une force supérieure.