Le profil de préférences cérébrales de William « Ned » Hermann est un outil psychologique pour classifier les modes préférentiels de fonctionnement cérébral des individus et mieux comprendre leurs personnalités.
Aussi connu sous le nom de théorie du cerveau total (whole brain thinking) ou de théorie des 4 cerveaux, ce modèle est très utilisé dans le management et le développement des compétences.
Si l’on considère que la pratique de l’art dentaire fait appel à des compétences cliniques et des compétences d’organisation du cabinet, on peut définir quatre profils types de praticiens :
LE Dr TAUPENIVO
Ce type de praticien est le modèle rêvé. En plus d’être un excellent clinicien, compétent, rigoureux, son cabinet est un modèle d’organisation. Il est toujours détendu, son équipe est motivée et tout le monde s’entend à merveille. Régulièrement formés, tous les acteurs sont au sommet de leur potentiel. Le cabinet prospère et les patients reconnaissants sont fiers de vanter les talents humains et techniques de leur chirurgien-dentiste.
LE Dr VIRTUOSO
Ce type de praticien est un bon praticien mais il a un talon d’Achille : l’organisation de son cabinet. Il est toujours en retard et souvent stressé. Au sein de son cabinet, l’ambiance n’est pas au beau fixe : absentéisme, conflits, querelles, rancoeurs. Son organisation est déficiente et les patients s’en aperçoivent : oublis, manque d’information, incohérences… Il souhaiterait être mieux organisé mais il manque de temps pour le faire.
LE Dr MAFIOSO
Ce type de praticien mise sur une organisation méticuleuse du cabinet pour masquer ses lacunes cliniques. Il ne se forme pas car il croit déjà tout savoir. De plus, il a trouvé un « coach » qui lui fait croire qu’il est un excellent clinicien qui ne gagne pas aussi bien sa vie qu’il le devrait. Ensemble, ils ont mis en place une organisation quasi-militaire dont le seul objectif est la rentabilité du cabinet (et du praticien).
LE Dr KRADO
Ce type de praticien ne maitrise ni les compétences cliniques de son métier, ni les bases de l’organisation d’un cabinet dentaire au 21ème siècle. Il travaille seul, sans assistante et ne réfléchit même plus à ce qu’il fait au quotidien. Il serait voué à une faillite rapide et à une reconversion s’il n’exerçait pas dans un désert médical qui lui assure une patientèle résignée.
« Quelque soit le niveau où vous exercer la dentisterie,vous pouvez toujours vous améliorer. »
– John C. Kois.
Bien sûr, chaque type de praticien ne sert qu’à illustrer un profil caractéristique et il est facile d’imaginer qu’un individu puisse fluctuer entre deux catégories. Mais la la légèreté de cette représentation doit tout de même vous amener à vous poser deux questions sérieuses :
Quel type de praticien êtes-vous?
Quel type de praticien voulez-vous devenir?
Bonjour,
Il est amusant ce tableau mais personnellement, je modifierais un peu les paramètres:
– compétences « cliniques » et compétences « organisationnelles » sont regroupées. En effet, nos patients ne font pas toujours le distinguo: un praticien qui mène de main de maître un traitement compliqué (et sans douleur!) est aussi « compétent » à ses yeux que son confrère qui le prend à l’heure et avec qui il a d’excellents contacts.
– en revanche, ils sont sensibles à un autre aspect, qui est tout aussi important que les compétences (clinques ou organisationnelles) du praticien: son intégrité.
En mettant en abscisse la « compétence » et en ordonnée l »intégrité », on obtient 4 types de praticiens:
A) le Dr « Topenivo » ou « Maestro »: pas très différent de celui que vous avez décrit
B) le Dr « Mafioso »: contrairement à son homonyme, il n’a pas forcément des lacunes cliniques. Ca peut être un praticien très compétent et expérimenté mais totalement obnubilé par l’argent, son ego ou d’autres motifs peu avouables. Le praticien qui ne dispense que des traitements rentables et écarte les autres (soins conservateurs, enfants, urgences etc.), l’implantologue qui pratique des prix cassés pour passer à l’échelon industriel, le praticien de réseau … tous entrent dans cette catégorie peu ragoûtante. La plupart sont ou ont été effectivement « coachés » et considèrent le Code de Déontologie comme un objet purement décoratif.
C) Le Dr « Bonnepoiro » : praticien intègre mais souffrant de lacunes soit organisationnelles (votre Dr « Virtuoso ») soit cliniques. Dans cette dernière catégorie, beaucoup de jeunes praticiens, fraîchement diplômés mais pleins d’idéaux, qui n’ont pas encore acquis d’expérience clinique (mais ceux-ci évoluent généralement vers d’autres catégories) ou simplement des praticiens qui ne sont pas à l’aise dans tels ou tels domaines (ah les enfants anxieux!) et « galèrent » sur des cas qu’ils essaient sincèrement de mener à bien. C’est dans cette catégorie que le burn-out est particulièrement prévalent.
D) Le Dr « Charlatano »: un Dr « Krado » en pire car totalement dénué d’éthique.
Bien à vous
Cher Confrère,
Votre commentaire est excellent et remarquablement pertinent. Je ne peux que partager votre avis sur l’importance de l’intégrité et de l’éthique dans notre métier (ainsi que dans celui des autres). Votre proposition me plait énormément et je suis même tenté de ré-écrire l’article ou de lui donner une suite… que vous accepteriez peut-être de co-signer.
Mon idée de départ était de confronter (de manière légère et amusante, cela ne vous a pas échappé) les compétences cliniques et les compétences organisationnelles mais je réalise grâce à vous qu’elles sont liées et plus complémentaires que cela et qu’il manquait quelque chose… Vous parvenez à donner une dimension plus complète et plus universelle à ces « profils » de praticien.
Merci et bravo.