Nous réalisons notre travail quotidien sur des patients présentant de grandes différences anatomo-physio-pathologiques. Les profils psychologiques sont également très variables et certains patients présentent ce que les psychologues appellent des personnalités difficiles.
The Dentalist inaugure une série d’articles sur la gestion des personnalités difficiles.
A lire : Comment Gérer Les Personnalités Difficiles
Les anxieux sont des personnes qui se font toujours du souci. Des soucis trop fréquents ou trop intenses par rapport aux risques de la vie quotidienne pour eux mêmes et pour leurs proches. Cela génère une tension physique souvent excessive. Les personnes anxieuses souffrent d’une sorte de réglage un peu trop sensible de leur « système d’alarme » : les pensées anxieuses, la tension physique et le comportement de contrôle se déclenchent trop souvent et trop intensément par rapport à l’événement.
Avec elle-même :
- Ces personnes portent une attention permanente aux risques : elles guettent tout ce qui pourrait mal tourner, pour contrôler des situations même à risque faible.
- Ces personnes anticipent tous les risques qu’il est humainement possible d’imaginer : cela en fait des personnes particulièrement fiables dans leur travail.
- Ces personnes ont des difficultés (variables selon la gravité de l’anxiété) à voir le bon coté des choses et inhibent leur sommeil et leurs actions.
Dans leurs relations avec les autres :
- S’inquiètent pour leurs proches : par exemple la maman qui, à la moindre inquiétude vous amène son enfant de 6 ans toutes les 6 semaines pour un check-up complet.
- Par peur du moindre changement de programme ou d’habitude, ont tendance à étouffer la prise d’initiative. Ces personnes sont peu adaptables. Leur inquiétude trop marquée peut irriter.
CONDUITE À TENIR
- Prescription d’anxiolytiques avant les soins : Ex : Diazepam 5mg la veille au soir et 10mg 1h avant les soins. Cette molécule est bien tolérée, rassurante pour le patient, à effet immédiat. Pas de dépendance ni de somnolence.
Cliquez ici pour en savoir plus sur les règles de prescription anxiolytique. - Montrer que vous êtes fiable : soyez à l’heure, montrez des cas similaires que vous avez réussi, dites ce que vous allez faire et faites ce que vous avez dit que vous feriez : ne les surprenez pas.
- Ne lui faites pas partager inutilement vos propres sujets d’inquiétudes : ponctuez chacune des étapes de soins par des « parfait! », « magnifique!! », « excellentissime!!! », et cela même si les choses ne vont pas aussi bien que ça.
- Évitez les sujets de conversation pénibles : si un anxieux vous dit qu’il a des migraines en ce moment, ne lui racontez pas l’histoire d’un ami qui avait mal à la tête et chez qui on a en fait diagnostiqué une tumeur cérébrale. Préférez les sujets légers, optimistes.
- Aidez-les à relativiser : insister sur les aspects positifs du traitement. Incitez-les à verbaliser toutes les conséquences imaginables et contrecarrez-les de manière détendue.
- Pratiquez un humour gentil : ne jamais se moquer d’eux.
- Ne vous laissez pas mettre en esclavage : les personnes anxieuses ont une fâcheuse tendance à vous impliquer dans leur incessante politique de prévention des risques. Rassurez-les du mieux possible. Si l’anxiété est trop forte, incitez-les à consulter un médecin et/ou un psychothérapeute.
Voici un test qui permet de repérer les patients anxieux :