Les limites prothétiques intra-sulculaires sont nécessaires dans plusieurs types de situations cliniques :
- Pour masquer la limite sur une dent fortement colorée
- Pour masquer la limite d’une restauration plus opaque
- En cas de caries ou d’anciennes restaurations radiculaires
- Pour augmenter la rétention de la préparation
Pour bien placer la limite cervicale de la restauration et obtenir un résultat esthétique et fiable, la première chose à faire est de connaitre la profondeur du sulcus de la dent. En fonction de la profondeur sulculaire relevée, il y a deux règles à connaitre :
RÈGLE N°1
Si la profondeur de sondage est de 1,5mm ou inférieure, placer la limite de 0,5 à 0,7mm intrasulculaire.
Lorsqu’un patient présente une profondeur de sondage inférieure à 1,5mm, le risque de récession est très faible. Les tissus de l’attache épithéliale et conjonctive ne risquent pas de se rétracter et il devient inutile d’enfouir les limites au delà de 0,5 à 0,7mm intrasulculaire. En fait, même si éliminiez tous ces tissus jusqu’à l’os, il se régénèreraient pour recréer l’attache et un sulcus d’au moins 1mm.
Cela signifie que pour ces patients, le risque principal est de réaliser une préparation trop profonde dans le sulcus et d’empiéter sur l’espace biologique, ce qui ne manquera pas de créer une inflammation chronique. La règle est donc d’abaisser la limite de préparation de 0,5 à 0,7mm intra-sulculaire au maximum pour ne pas léser l’attache.
RÈGLE N°2
Si la profondeur de sondage est supérieure à 1,5mm, placer la limite à la moitié de cette profondeur, ou réalisez une gingivectomie si possible, de manière à réduire la profondeur du sulcus et ainsi réduire le risque de récession.
Lorsqu’un patient présente une profondeur de sondage supérieure à 1,5mm, le risque de récession est majoré en raison de la présence de tissus non attachés. Si la profondeur du sulcus est de 3-4mm, cela signifie en fait qu’il y 3-4mm de tissus non attachés coronairement à l’attache gingivale. Ces tissus peuvent être stables sur un phénotype épais mais sur un phénotype fin le risque de récession est grand ce qui risque d’exposer la limite cervicale de la restauration.
En pratique, si un patient présente un sulcus profond d’au moins 3mm, l’évaluation du niveau des collets et des proportions dentaires est nécessaire pour évaluer la nécessité d’une gingivectomie. Cette gingivectomie ramènera la profondeur du sulcus à 1-1,5mm est nous placera dans le cas de la règle n°1 exposée ci dessus.
Si la gingivectomie devait entrainer un déséquilibre esthétiquement préjudiciable du niveau des collets, elle est contre-indiquée. Il alors judicieux de placer la limite à la moitié de la profondeur du sulcus (à 1,5mm pour un sulcus de 3mm) de manière à ce que si une récession gingivale survenait, elle devrait normallement se stabiliser avant de découvrir la limite cervicale de la restauration. Bien évidemment, une telle récession si elle survient perturbe toujours le niveau d’alignement des collets mais sera toujours moins disgracieuse qu’une limite prothétique exposée.