La réalisation d’une restauration indirecte sur une incisive centrale maxillaire est sûrement l’un des traitements les plus difficiles et frustrants qui soient. Mais lorsqu’il est réussi, ce peut également être l’un des plus satisfaisants.
Avant de démarrer le traitement, il est capital de bien cerner les attentes du patient. Si l’objectif est d’imiter à la perfection l’autre incisive centrale, alors plusieurs tentatives seront probablement nécessaires pour atteindre le résultat souhaité. Ce qui nécessitera plus de temps et plus de moyens techniques…
L’établissement d’un devis adapté à la situation clinique du patient est un préalable important. Si vous annoncez au patient des sur-coûts en cours de traitement, vous risquez de laisser s’installer l’impression que des erreurs humaines et techniques se sont produites. Si vous n’établissez pas correctement le montant des honoraires relatifs au traitement avant de démarrer, c’est vous, votre cabinet et/ou votre laboratoire qui aurez à absorber les sur-coûts et ce type de traitement deviendra rapidement contre-productif.
Si le patient a des exigences esthétiques particulièrement élevées, il devient essentiel de discuter, avant le traitement, des points suivants :
- Une restauration indirecte unitaire sur une incisive centrale maxillaire est le traitement le plus difficile à réaliser du point de vue esthétique, tant pour le praticien que pour le maître prothésiste.
- Pour obtenir un résultat esthétique satisfaisant, il peut être indiqué de réaliser des modifications et/ou des restaurations sur les autres incisives maxillaires.
- Le but du traitement est de reproduire la structure naturelle de la dent, grâce à un matériau non-dentaire (céramique).
- Il faut trouver un équilibre entre la préservation maximale des tissus dentaires et une épaisseur suffisante de céramique permettant de reproduire l’aspect naturel de la dent.
- S’il faut masquer la structure sous jacente à la restauration (dent colorée, reconstitution métallique…), des matériaux opacifiants doivent être utilisés préalablement à la superposition de différentes couches de céramique pour permettre de reproduire au mieux la structure naturellement complexe de la dent naturelle. Ce processus est très difficile et nécessite souvent plusieurs essais avant d’obtenir un résultat satisfaisant.
- Les dents changent d’apparence au cours des procédures de traitement (déshydratation), ce qui complique l’évaluation et la communication de la couleur, de la luminosité et de la translucidité.
- Les honoraires sont plus élevés en raison du temps (clinique et laboratoire) et de l’expertise nécessaires pour réussir ce type de traitement particulièrement délicat.
CONCLUSION
Sachant que le praticien doit toujours veiller à combler le décalage entre la perception du patient et la réalité de la pratique, il est très simple d’aborder ces points avant de démarrer le traitement. C’est seulement si le patient est ainsi préparé à un traitement délicat et technique, à de multiples essayages et modifications jusqu’à atteindre la « perfection » du résultat, que vous pourrez espérer atténuer la frustration inhérente à ce type de traitement.