Better : A Surgeon’s Notes on Performance

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Nous vous déjà eu l’occasion de parler du Dr Atul Gawande ici et et pour cause : ses talents d’auteur, de narrateur ont fait de ses essais, de ses analyses et de ses propositions pour améliorer la pratique médicale des références mondiales.

Publié en 2008, Better est son deuxième livre avec comme sous-titre : « Les Notes d’un Chirurgien à Propos d’une Science Imparfaite« . L’ouvrage se propose d’explorer les dangers et les imperfections de la pratique médicale et de s’interroger sur ce qui fait qu’un chirurgien/médecin est bon malgré un risque d’erreur médicale omniprésent.

« This is a book about performance in medicine. As a doctor, you go into this work thinking it is all about canny diagnosis, technical prowess, and some ability to empathize with people. But it is not, you soon find out. »

Les avancées de la médecine moderne nous permettent de réaliser des traitements extra-ordinaires, impensables il y a peine 50 ans : permettre à des soldats gravement mutilés au combat de survivre, améliorer l’espérance de vie de patients atteints de maladies incurables, réaliser des campagnes de vaccination dans des zones géographiques reculées, améliorer les taux de survie en néonatalogie-obstétrique, faire chuter les taux d’infections nosocomiales dans les hôpitaux…

Mais malgré ces progrès, la médecine ne peut pas tout et demeure une science inexacte, essentiellement car elle pratiquée par des hommes eux-mêmes faillibles sur d’autres hommes tous différents.

L’auteur a parcouru le monde et rencontré des médecins et des chirurgiens exerçant dans des conditions très différentes afin de déterminer quelles étaient les points communs de ceux et celles qui améliorent la médecine au quotidien. Il retrace également, par une narration captivante et de nombreux éléments biographiques, les combats de médecins d’hier qui ont contribué aux grandes avancées de l’histoire de la médecine.

Ces recherches et ces rencontres lui permis de définir trois caractéristiques principales pour qui ne souhaite pas se contenter d’être moyen ou simplement bon mais meilleur :

  1. La diligence : l’impérieuse nécessité de donner l’attention aux détails et de surmonter les difficultés. C’est très difficile et il nous le montre aux travers de trois histoires : le simple fait pour les soignants de se laver les mains; la prise en charge des soldats blessés au combat en Iraq et en Afghanistan; et les efforts herculéens de ceux qui tentent d’éradiquer la poliomyélite de la surface de la Terre.
  2. L’intégrité : car la médecine est une science et une profession humaine et donc parfois victime des défauts humains tels que l’avarice, l’arrogance, la peur et l’incompréhension. Ces questions peuvent être très gênantes à discuter : combien faut-il payer les médecins et de combien sont-ils redevables lorsqu’ils commettent une erreur? La question de l’acharnement thérapeutique ou celle de la présence de médecins lors des exécutions des condamnés à mort.
  3. L’ingéniosité : qui n’est pas une question d’intelligence supérieure mais de volonté et de force de caractère. La force de se confronter à ses échecs, de les analyser et de changer pour trouver des solutions. C’est difficile mais pas impossible et nous en sommes tous capables si nous le voulons.

« “Better is possible. It does not take genius. It takes diligence. It takes moral clarity. It takes ingenuity. And above all, it takes a willingness to try.”

Loin des discours idéalistes et irréalistes  de ceux qui croient savoir ce qu’est la médecine et ce que c’est que de soigner, les propos d’Atul Gawande sont ceux d’un homme de terrain, lucide mais pas fataliste, qui mesure combien la médecine est imparfaite mais qui sait s’inspirer de ceux et celles qui s’acharnent à la rendre sans cesse meilleure.

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