Le Syndrome du Sushi

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La tradition culinaire japonaise est une des plus raffinées au monde. Là-bas, les sushis sont des mets extrêmement fins, préparés par des chefs itamae formés spécifiquement pendant de nombreuses années, avec des ingrédients soigneusement sélectionnés et travaillés selon des recettes ancestrales. Il est donc logique qu’au Japon, ces plats soient relativement onéreux et consommés qu’en de très rares occasions.

 

 

En Occident, depuis plusieurs années, la culture de masse s’est littéralement accaparée le sushi pour en faire un produit de grande consommation. Oubliés la tradition, les chefs itamae, le riz méticuleusement sélectionné, préparé et assaisonné, le poisson frais et les arts de la table.

Place désormais à la production industrielle : des machines fabriquent des boulettes de riz bas de gamme à la chaine sur lesquelles sont déposées des tranches grossières de poissons élevés en batterie, en Europe du Nord. Le tout est empaqueté dans des boîtes en plastique, surgelé et distribué n’importe où, n’importe comment. On peut désormais, dans les boutiques des stations-services (sic), acheter des ersatz de sushis qui sont à la tradition culinaire japonaise ce que le parfum Bic est à la haute parfumerie.

L’engouement des consommateurs pour ces petits plats exotiques et le dépaysement qu’ils leur procurent ont suffi à dissimuler les montagnes de cash que ce marché à généré, au détriment de la qualité des produits.

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LA SANTÉ VA-T-ELLE CONNAITRE LE MÊME SORT QUE LES VÉNÉRABLES SUSHIS?

On peut le penser tellement cette tendance est puissante et tellement il est devenu courant d’entendre les décideurs politico-économiques parler, la bave aux lèvres, de la santé comme d’un marché comme les autres, tous aveuglés qu’ils sont par son immense potentiel de croissance.

D’ailleurs, Michel-Edouard Leclerc ne cache plus son rêve de distribuer des médicaments et d’installer des cabinets médicaux dans ses délicieuses galeries marchandes. Vu l’influence et les soutiens politiques dont il bénéficie, ce rêve pourrait bien se réaliser très prochainement hélas.

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Alors, c’est vrai, tout le monde a le droit de manger des sushis. Ce droit pourrait s’ajouter à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen. Il serait même possible pour les pouvoirs publics d’en faire un droit opposable afin que personne n’en soit jamais privé ou ne soit jamais victime de discrimination face à l’accès aux sushis; de légiférer pour que les assurances prennent en charge les dépenses de sushis et imposent à la restauration japonaise des tarifs conventionnels opposables. Mais pourra-t-on encore véritablement parler de sushis?

M. Leclerc se demande s’il faut être riche pour rester en bonne santé. La réponse est non; il suffit de ne pas prendre des vessies pour des lanternes.


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